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Les Patrons du Chat : Motifs et Répartition des Couleurs

Chez le chat, la robe ne se résume pas à une simple couleur : le patron désigne le motif selon lequel cette couleur est répartie sur le pelage. Il constitue, avec la teinte de base, un élément fondamental de l’apparence du chat, influençant à la fois l’esthétique et la reconnaissance en exposition ou au sein d’un programme d’élevage.
 
🧬 Un peu de génétique…
Le patron est le résultat de l’expression de gènes responsables de la répartition de la pigmentation sur les différentes zones du corps. Certains de ces gènes influencent les contrastes, les bordures ou encore les associations de couleurs, comme le blanc, le noir, le roux ou le crème.​

🎨 Les Huit Principaux Patrons

On distingue huit patrons principaux, chacun offrant une esthétique unique :

1. Robe Unie (Solid)

Le chat présente une couleur uniforme sur l’ensemble du corps, sans marques visibles. Il peut arriver que des fantômes de marquages tabby soient perceptibles chez certains jeunes ou sous certaines lumières.

2. Robe Tabby (Tigrée)

Patron très répandu, hérité du chat sauvage. Il se décline en plusieurs formes, toutes caractérisées par un "M" frontal, des marques autour des yeux et des lignes plus ou moins marquées sur le corps :

  • Mackerel Tabby (tigré rayé) : fines rayures verticales, régulières

  • Spotted Tabby (tigré tacheté) : taches rondes ou ovales sur les flancs

  • Blotched Tabby (tigré marbré ou classic) : larges spirales ou motifs tourbillonnants

  • Ticked Tabby : chaque poil est agouti (alternance de bandes de couleurs), donnant un aspect « sablé »

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Les croisements entre chats présentant des couleurs et des patrons tabby différents peuvent donner naissance à des variantes de motifs, parfois spectaculaires et complexes. On observe notamment des motifs appelés :

  • Rosette : taches ovales ou en forme de rosettes, partiellement ouvertes

  • Donuts : marques circulaires pleines ou avec un contour plus foncé

  • Marbré (Blotched) : larges spirales formant un motif tourbillonnant

 

Ces variations sont particulièrement visibles chez certaines lignées ou races proches du type sauvage, comme le Bengal.

Des illustrations ci-dessous permettent de mieux visualiser ces différences de motifs :

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3. Colorpoint

Caractéristique des races comme le Siamois ou le Neva Masquerade, ce patron se manifeste par une coloration foncée limitée aux extrémités (face, oreilles, pattes, queue), tandis que le reste du corps reste plus clair.


Le patron colorpoint peut être associé à toutes les principales variations de couleur et de patron de robe : unicolore (solide), écaille (tortie), tabby (tigré), bicolore, tricolore et silver. Le pelage du tronc est toujours de teinte claire (beige à crème), dont l’intensité varie en fonction de la couleur des extrémités.

 

Dans le cas d’un chat Silver Point, la distinction avec un colorpoint non silver peut être subtile. Elle repose sur une observation attentive de la teinte du corps : les individus porteurs de l’inhibition génétique liée au locus I (inhibiteur de mélanine) présentent un pelage plus lumineux, tirant vers le beige argenté ou le blanc cassé.

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4. Bicolore

​​La robe bicolore est le résultat de l’expression du gène de panachure blanche, localisé au locus S (White Spotting). Ce gène entraîne une inhibition localisée de la migration des mélanoblastes embryonnaires, conduisant à des zones dépigmentées (blanches) sur le pelage. Il s’exprime de manière variable selon le génotype :

  • ss : absence de blanc

  • Ss : panachure modérée

  • SS : panachure étendue (haut blanc)
     

La robe associe obligatoirement du blanc à une ou plusieurs couleurs pigmentées (solide, tabby, tortie, etc.). Les zones blanches apparaissent principalement sur le ventre, les pattes et la poitrine, avec une symétrie fréquente mais non systématique. Une proportion de blanc proche de 50 % définit un véritable bicolore.

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La présence du gène S peut également influencer la couleur des yeux, entraînant parfois une hétérochromie ou des yeux bleus, indépendamment du gène cs (TYR) associé au colorpoint. Si la dépigmentation atteint les pavillons auriculaires, un risque de surdité, analogue à celui des chats blancs homozygotes pour le locus W, est suspecté, bien qu’aucune étude n’ait encore confirmé ce lien pour le seul gène S.


Les robes colorpoint et tortie (écaille de tortue) ne sont pas considérées comme bicolores, même en présence de plusieurs teintes, car elles ne résultent pas d’une panachure blanche.


Pour classifier les variations de répartition du blanc, dix niveaux de panachure ont été définis et regroupés en trois classes :

  • < 40 % de blanc

  • 40–60 % (forme typique bicolore)

  • > 60 % (haut blanc)

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Certains patrons récurrents sont considérés comme phénotypes distincts :

  • Mitted (gantage blanc)

  • Tuxedo (ventre et pattes blanches, dos coloré)

  • Arlequin (Midhigh White)

  • Van (High White, blanc majoritaire, coloré uniquement sur tête et queue)

  • Mask-and-Mantle (masque facial et manteau dorsal colorés)

  • Cap-and-Saddle (toque sur la tête et selle dorsale)

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5. Écaille de tortue (Tortie)
 

La robe tortie (ou écaille de tortue) est caractérisée par la présence simultanée de deux couleurs de base, dont obligatoirement une teinte rousse (roux ou crème) et une teinte noire (ou dérivés dilués comme bleu ou lilas), réparties de manière aléatoire sur l’ensemble du corps. À la différence des robes tricolores (calico), le tortie ne comporte aucune zone blanche : l’absence de panachure blanche (locus S) est une condition du phénotype.

Ce patron de coloration résulte de l’expression du gène O (Orange), porté par le chromosome sexuel X. Ce gène agit en masquant la production d’eumélanine (pigments noirs), la remplaçant par de la phéomélanine (pigments roux). Le mosaïcisme de couleur est une conséquence de l’inactivation aléatoire d’un des deux chromosomes X (phénomène de lyonisation) chez les femelles génétiquement XX, hétérozygotes au locus O (XᴼX⁺).

Chez les mâles, normalement XY, une telle combinaison est impossible. Les rares mâles tortie observés présentent généralement une anomalie chromosomique de type XXY (syndrome de Klinefelter), rendant ces individus stériles dans la majorité des cas.

Lorsqu’un tortie présente une nette séparation bicolore du visage, on parle parfois de phénotype chimère, bien que ce terme désigne strictement une fusion de deux embryons génétiquement distincts. Ce cas reste exceptionnel et ne doit pas être confondu avec une simple expression asymétrique du gène O.

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6. Robes Calico et Torbie
 

  • Robe Calico

Le phénotype calico résulte de la coexistence de trois groupes pigmentaires distincts : eumélanine noire, phéomélanine rousse (ou leurs formes diluées), et des zones dépigmentées (blanc) sous l’effet du gène S (white spotting). Le pourcentage de blanc est significatif, généralement supérieur à 25 %, et peut atteindre jusqu’à 75 %. La distribution pigmentaire est dite piebald (non uniforme, en larges plages).

 

Le génotype sous-jacent implique deux chromosomes X hétérozygotes au locus O (Orange), soit XᴼX⁺, avec inactivation aléatoire d’un des deux chromosomes X dans les cellules somatiques (lyonisation), expliquant la mosaïque de coloration.

Les mâles calico, extrêmement rares, possèdent généralement une anomalie chromosomique de type XXY (syndrome de Klinefelter) et sont phénotypiquement stériles.

  • Robe Torbie

La robe torbie (ou tortoiseshell-tabby) combine l’expression d’une robe écaille de tortue (XᴼX⁺) avec des marquages tabby (gène A/, associé à une des variantes du locus T). Elle se caractérise par un pelage présentant des zones de phéomélanine et d’eumélanine entremêlées, modifiées par des motifs agoutis (rayures, taches ou marbrures), donnant un effet rayé ou moucheté aux plages rousses et noires.

Lorsqu’un gène de panachure blanche (S) s’exprime également, on parle alors de calico tabby ou torbie and white, selon la proportion de blanc présente.

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7. Mink
Ce patron intermédiaire entre le colorpoint et le sépia se caractérise par un corps légèrement coloré, des extrémités plus foncées, et des yeux bleu-vert à aigue-marine. Il est typique des races de type Tonkinois.

8. Sépia
La robe sépia se caractérise par une pigmentation moins contrastée que celle du colorpoint, présentant une coloration quasi uniforme avec un léger assombrissement au niveau des extrémités (points). La teinte des yeux varie entre le vert et le jaune.

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9. Effets ou Teintes Spéciales chez le Chat

Certaines robes félines présentent des variations chromatiques remarquables, résultant d’un dégradé progressif de la pigmentation du poil, de la base à la pointe.

Comme mentionné précédemment, la robe agouti se caractérise par des motifs tabby, incluant les phénotypes suivants : ticked (tiqueté), mackerel (rayé), marbled (marbré/classique) et spotted (tacheté). Ces robes tabby peuvent être qualifiées de « Silver » lorsqu’un allèle induit un effet argenté.

En revanche, les robes non-agouti regroupent les phénotypes solides (uni), particolor, écaille de tortue (torties), mink et sépia. Chez ces robes, l’effet argenté est désigné par le terme « Smoke ».

Toutes ces robes peuvent se combiner avec ces effets, donnant lieu à des variations telles que Torties Silver, Blue Smoke, Red Silver, etc.

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Sur ces robes, la pigmentation initialement jaune de la base du poil est atténuée par un allèle de dépigmentation, qui tend vers le blanc, générant ainsi un effet argenté. Ce phénomène produit un contraste marqué et un fond de robe lumineux. La teinte claire est généralement blanche ou crème, tandis que la teinte sombre peut appartenir à n’importe quelle couleur, ce qui aboutit à des variations de dilution ou à un effet dégradé de la couleur.

On distingue cinq principaux effets :

  • Tipped : seule la pointe du poil est colorée, le reste étant uni et clair.

  • Shaded : la première moitié du poil (de la racine à mi-longueur) est claire, la seconde moitié plus foncée.

  • Smoked : environ 80 % de la longueur du poil, à partir de la pointe, est foncée, tandis que la racine reste claire.

  • Grizzle et Shimmer : ces robes particulières, notamment observées chez le Chausie, présentent une couverture sombre ou argentée sur un fond clair non argenté (non Silver).

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Enfin, certaines robes rares, issues de mutations naturelles ou de croisements spécifiques, évoluent avec l’âge et ne correspondent pas aux catégories standards précédentes.

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